A les voir tous courir les rues de la petite ville, un bouquet à la main, Kat avait envie d’éclater de rire. La Saint Valentin, une fête tellement surfaite, sans intérêt. Elle dirait peut-être autre chose si elle était en bonne compagnie depuis un certain temps et avait envie de prouver qu’elle tenait à cette personne, mais... c’était loin d’être le cas et encore moins dans ses projets. Alors, elle se contentait de rire de ces passants ridicules se pressant chez le  fleuriste pour espérer y dégoter un bouquet romantique avant la rupture de stock. Dire que c’était sûrement les mêmes pauvres types que ceux des bars qui draguaient les premières courbes féminines qu’ils croisaient ou ceux qui se cachaient derrière des roses et un sourire mielleux pour faire croire qu’une relation était sérieuse alors qu’ils n’y voyaient qu’un amusement. Bref. Inutile de se lancer dans une tirade féministe et à la limite de la misandrie. Kat était seule, c’était la Saint Valentin, et elle s’en fichait royalement.

C’était légèrement fatiguée qu’elle s’était retrouvée dans cette rue de Redwood Hills, après avoir passé la matinée et le début d’après-midi au travail. Des journées comme elle les aimait, commencée tôt et finie tout aussi tôt pour profiter des paysages et des rares activités que la petite ville pouvait offrir. En cet instant, rien de palpitant à part le ballet des amoureux transis, si ce n’était un arrêt dans le salon de thé qui, il fallait l’avouer, lui avait manqué lors de ses longs voyages. Ce coin perdu du Vermont était surprenant par ces petits coins de paradis. Le Garnet et ses cocktails délicieux. Et maintenant le Drop of Milk et ses saveurs exquises. Un thé lui donnerait sans nul doute tout le courage nécessaire pour ne pas se moquer des Valentins courant les rues. Elle s’engouffra donc dans le salon de thé, mais se retrouva rapidement à observer une ancienne connaissance l’interpeler. Manny. Le pauvre qui n’avait pas semblé bien prendre le râteau qu’elle lui avait mis quand ils étaient adolescents. Pas étonnant. Mais Kat et la délicatesse, ça faisait deux.

« Manny ! » S’approchant de lui pour le saluer dignement, elle se dit qu’il était bien agréable de revoir des visages connus. Surtout celui-ci qu’elle avait toujours apprécié, même si ce n’était pas de la façon dont il avait espéré. « Oh ça doit faire deux mois maintenant que je suis de retour. Je suis revenue pour les fêtes puis j’ai décidé de rester un peu. » Pour sa mère, mais aussi parce qu’elle l’aimait cette petite ville. Et s’y arrêter de temps en temps était toujours un plaisir, même si elle trouvait de quoi la critiquer régulièrement. Bref, elle n’allait pas raconter sa vie à Manny qui se lança à l’enlacer. Étrange. Oh, ça ne gênait pas Kat, mais le jeune homme avait toujours cette façon particulière de tout rendre étrange. Elle fit mine de regarder autour pour trouver la Valentine de cet ancien ami. Rien. Alors elle mit les pieds dans le plat, comme d’habitude. « Bah alors, t’es tout seul pour la Saint Valentin ? » Franchement Kat, est-ce que c’était la chose à dire à un type que tu avais toujours connu malchanceux, maladroit, en amour… ?

Quatorze février. Ça ne lui fait ni chaud ni froid. Kat se moquait particulièrement de cette date, ce n’était qu’une journée ordinaire. D’une banalité inintéressante. Sauf quand il s’agissait de se moquer des amoureux transis qui s’imaginaient se transformer en romantiques invétérés alors qu’ils ne l’étaient que pour un soir. Dans l’espoir de passer une nuit inoubliable. Ridicule. On aurait pu croire que la jeune femme avait une grief contre la Saint Valentin, mais la vérité était tout autre. Elle ne trouvait juste pas d’intérêt à cette fête commerciale à souhait et d’une futilité inégalable. Et comme Kat avait des idées arrêtés sur tout et n’hésitait pas à les partager, c’était évidemment le sujet à ne pas manquer de la journée. Par chance, elle tomba sur un vieil ami avec qui discuter. Et pas n’importe lequel… Celui qu’elle avait justement rejeté un quatorze février. Heureusement qu’elle n’était pas du genre à se gêner, contrairement à lui. Mais les années avaient passé et l’embarras aussi. Enfin, elle l’espérait. Pour lui.

Grand sourire, elle se décida à le rejoindre. Revoir des visages connus lui étaient agréables, tant que ça ne finissait pas en interrogatoire sur ce qu’elle devenait, ses voyages et tout le blabla habituel. « Merci ! » Qu’elle lui sortit avec ce même sourire accroché au visage. Rien ne pouvait l’en détacher, même pas l’étreinte un peu étrange de Manny. Surtout pas ça, d’ailleurs. C’était toujours drôle de le voir si maladroit même pour les choses les plus simples. Comme saluer une vieille amie. Puis, impossible de ne pas évoquer la fameuse journée dont tout le monde parle, surtout en remarquant la solitude du jeune homme. Et le voilà hésitant. Oui, elle savait, pas la peine de continuer. Elle se retint quand même d’éclater de rire pour ne pas l’embarrasser. Pas encore, le pauvre. D’autant qu’il n’avait rien demandé, cette fois. « Je vois absolument pas de quoi tu parles... » Qu’elle lâcha quand même avant de rire légèrement. Trop tentant. Beaucoup trop. Il pouvait essayer de sauver la face, mais c’était si peu crédible venant de lui. Alors il passa enfin aux aveux. Il avait eu un rencard. « Oh, intéressant tout ça... » L’air immédiatement plus sérieux, elle était sur le point de faire sa curieuse quand la suite arriva. « Ah mince, c’est moins intéressant d’un coup. » Clairement. Se faire rejeter le jour de la Saint Valentin. Pas top. Sans demander, elle s’installa pour écouter l’histoire et lui donner l’air moins pathétique à cette table pour deux… seul. C’est à ce moment qu’il avoua s’être retrouvé là en bonne (ou pas) compagnie à cause de sa mère. La jeune femme grimaça, compatissante. « Ouh les idées des parents, il faut jamais se laisser avoir par ça... » Par chance, les parents Miller avaient compris que c’était peine perdue avec leur petite dernière. Et ils avaient bien raison. C’est alors que Manny lui retourna la question. Et elle, alors ? Bien sûr qu’elle boycottait, comme chaque année. « Ouep ! Enfin, c’est pas comme si j’avais quelqu’un avec qui la fêter de toute façon. » Qu’elle rit légèrement. Facile de boycotter quand on est seul. « Mais de toute façon ça m’intéresse pas, tu le sais bien ! » Elle lui sourit, sans méchanceté. Bon, ce n’était tout de même pas sympathique de lui rappeler ce bon souvenir. Bon pour elle peut-être pas pour lui vu comment il l’avait évitée les journées suivantes. Et semaines. Et plus ? « Je préfère me moquer des mecs qui achètent pour la seule fois de l’année un bouquet de fleurs à leur copine et qui pensent que ça les rend exceptionnels... » Ridicule. Juste, ridicule. Et Kat ne mâchait pas ses mots.

Revoir Manny le jour de la Saint Valentin alors qu’il vient de se faire abandonner par son rencard ? Rien n’avait véritablement changé à Redwod Hills, ce qui était plutôt réconfortant. Bon, pas pour ce pauvre qui passait un moment sans nul doute déplaisant. Mais pas de panique, Kat était là pour lui faire oublier ce contretemps malheureux. Enfin, quand elle aurait fini de critiquer la fête des amoureux et tous ceux qui y participaient. Surtout ceux qui n’y mettaient pas du coeur, juste quelques billets pour un bouquet acheté à la va-vite. Il s’était fait harceler par ses parents (sa mère?) pour accepter le rendez-vous. Arf, pas de chance. La jeune femme avait de la chance, elle, d’avoir des parents peu dérangeants à ce niveau-là. « Il faut que t’apprennes à résister alors ! » Qu’il apprenne à s’affirmer. Mais, connaissant Manny, elle savait que ce serait une résolution sur laquelle travailler bien longtemps. À moins qu’il ne se trouve un coach digne de ce nom pour le bousculer définitivement. Pourtant, il n’y avait aucun problème à être célibataire, elle approuvait totalement. Et bien sûr qu’elle le comprenait, il savait qu’elle était du genre célibataire endurcie à ne pas chercher la vie de couple. « À n’importe quel âge Manny, tu fais bien ce que tu veux de ta vie. » Le petit souci avec lui était qu’elle n’était pas certaine que ce soit par choix. Mais bon, elle n’allait quand même pas lui claquer ça en pleine figure. « Et heureusement que ça n’a tué personne ! On serait morts depuis longtemps sinon... » Elle rit légèrement. Depuis très longtemps même !

L’interrogeant sur sa propre Saint Valentin, Kat fonça dans l’évidence. Ce n’était pas pour elle, et il le savait. Pas très délicat de lui rappeler cette époque, mais la jeune femme n’y voyait aucune malice. Juste un bon souvenir entre eux. Plutôt drôle. Peut-être pas pour lui. Il sourit à sa remarque. Bon, il n’avait pas l’air de mal le prendre. Tant mieux. Il allait même dans son sens ! « Des fleurs achetées par défaut en plus, ou alors les dernières du stock... » Qu’elle ajouta avec un haussement de sourcils bref. Elle ne comprendrait jamais rien à cette fête. Qu’est-ce que c’était agréable pourtant de parler à quelqu’un qui partageait le même avis. Et que ce soit Manny ? Totalement improbable. Est-ce qu’il l’avait fait rire avec sa tentative désespérée ? La décence aurait voulu qu’elle lui assure qu’il se trompait. « Hum, ouais j’avoue sur le moment. Mais c’était oublié le lendemain. » L’absolue vérité. Bien sûr qu’elle avait ri, principalement surprise, mais ça avait été oublié aussi que ça s’était produit. Kat n’était pas du genre à se soucier de ce genre de choses, elle avançait. C’est tout. Alors elle n’avait jamais vraiment compris pourquoi il était soudain devenu distant. Toujours pas à ce jour, d’ailleurs. Puis le pauvre se lança dans une triste défense. Mince, il croyait qu’elle parlait de lui tout à l’heure ? « Ah mais je pensais pas à toi en disant ça Manny. T’inquiète pas, je te mets pas dans le lot des pseudo romantiques ridicules. » Oh non, lui c’était plutôt le romantique maladroit. Rien à voir avec les ringards dont elle se moquait ouvertement. « Je dirais même que c’était mignon, mais les bouquets de fleurs ça n’a jamais été mon truc de toute façon. Elles sont bien plus belles dans la nature. » Il fallait bien essayer de le rassurer le pauvre, surtout après avoir été abandonné par son rencard quelques minutes plus tôt. « Par contre, tu veux dire quoi avec ‘on m’a convaincu’ ? » Ce n’était quand même pas une sorte de pari stupide entre mecs ? Pas le genre de Manny, pas vrai ?

Comme deux amis qui ne se sont jamais quittés, ils se mirent à rire sur leur situation amoureuse respective. Entre celui qui ne parvenait pas à trouver ou à séduire la femme de ses rêves et celle qui n’avait que des mots peu sympathiques pour les hommes… Oh oui, ça ferait longtemps qu’on les aurait enterrés ces deux-là si le célibat tuait. Alors, forcément, il fallait qu’ils tournent en dérision la Saint Valentin et ceux qui suivaient aveuglément les consignes de la journée sans y mettre du coeur. Parce qu’au fond, Kat n’avait rien contre le quatorze février, mais tout contre ces hommes qui se prétendaient romantiques en achetant un vulgaire bouquet de roses sans y donner du sens. Elle rit à sa remarque. Ça, c’était encore plus ridicule. Mais ça aurait au moins le mérite de la faire rire, si un mec osait faire ça. Un acte désespéré, sans doute. Pourtant, jamais elle n’avait mis le jeune homme dans cette catégorie des ridicules, des faux romantiques qui ne voulaient qu’une femme à leur bras, ou surtout dans leur lit. Mais lui ne semblait pas convaincu. À moins qu’il ait interprété ses paroles d’une autre manière. Sans doute, d’ailleurs, puisqu’il y avait quiproquo. Nouveau rire quand il plaisanta sur ses doutes. « Je te dis ce que je pense ! À toi d’en faire ce que tu veux... » Tant pis pour lui s’il ne voulait pas la croire. Kat avait beau être sympathique, elle ne ferait pas la charité mille fois. « Et ça te coûtera moins cher en plus ! » Qu’elle finit par plaisanter lorsqu’il annonça vouloir lui montrer les fleurs dans un jardin, la prochaine fois. Eh bien, elle en serait étonnée s’il s’en souvenait. Mais comme il n’y aurait pas de prochaine fois…

Bref. Ce serait dommage de profiter de cette rencontre pour ne faire que débattre sur la Saint Valentin, pas vrai ? Pourtant, quelque chose l’avait fait tiquer. On l’avait convaincu, comment ça ? Puis il partit dans une explication. Ah oui, quand même. Qu’est-ce que les gens pouvaient être cons au lycée. Et elle ne parlait pas de Manny, mais de ses potes pour lui avoir faire croire une telle chose. Puis elle sourit, rit presque à l’entendre débattre tout seul sur leur amitié suffisante. Sa GameCube. Pas de pression du premier baiser. Au fond, il avait bien raison. Kat n’aurait jamais supporté de sortir avec un mec amoureux de ses jeux vidéo. Elle avait besoin d’espace, d’air frais. Pas d’être enfermée dans une chambre de geek à regarder un écran toute la journée. Au secours. Mais bon, elle se garderait bien de lui dire pour ne pas critiquer son mode de vie. Chacun son truc. « Sympa les potes… J’espère que tu t’es vengé au moins ? » Bon, connaissant Manny, il répondrait sans nul doute pas la négative. Lui ? Se venger ? C’était si peu crédible. Mais elle se devait de lui poser la question. Sinon, elle pourrait toujours lui proposer un plan machiavélique pour prendre sa revanche des années plus tard. Quoique, non. Ce n’était pas son genre. Pas du tout. Puis il s’intéressa à elle, si elle comptait rester dans le coin. Avec tout ça, ils en avaient oublié de prendre des nouvelles. « Je vais rester jusqu’à mai au moins. J’ai pris un contrat saisonnier dans une érablière du coin. C’est pas hyper bien payé mais je suis au grand air et ça m’occupe ! » Et c’était le principal pour la jeune femme. À l’instar des chambres et jeux vidéo, elle n’était absolument pas faite pour travailler en intérieur, dans un bureau ou tout espace fermé. « Je t’avoue que je suis bien tentée de retrouver un été dans le Vermont, mais on verra. Il peut se passer plein de choses d’ici là ! » Plein de choses, plein d’opportunités, et Kat ne les manquait jamais. « Et toi, tu deviens quoi ? À part le célibat... » Qu’elle lui sortit avec un sourire. Ça, ils en avaient déjà parlé.

Parler librement de leur adolescence et du léger couac qui les avait éloignés. Totalement inconcevable il y a quelques années, lorsque le lycée était leur quotidien. Mais aujourd’hui, ils pouvaient enfin en rire. Oublier cette histoire qui n’avait aucune importance, aux yeux de Kat en tout cas. Elle n’avait fait que regretter un ami qu’elle avait largement apprécié, regretter qu’il se mette à l’éviter autant que possible. Bref. Inutile de retourner à ces moments d’incompréhension. D’autant qu’elle savait, à présent. Elle savait que le pauvre avait été poussé à lui offrir ces fameuses fleurs et qu’il avait doublement subi la situation. La mauvaise blague de ses amis. Le refus de la brune. Le pauvre, oui. Heureusement que Kat n’était pas du genre à ressasser les événements indéfiniment ou elle aurait clairement eu pitié de lui. Ce qui n’aurait sans doute pas aidé à la gêne qui avait pu s’installer du côté du jeune homme. Dommage, il ne s’était pas vengé. Pourtant, il avait peut-être raison. Ce n’était jamais trop tard. Elle afficha donc un sourire entendu. « Oliver ? Intéressant. » Avoir l’identité du coupable, c’était déjà un premier pas vers le plan machiavélique qu’ils pourraient inventer pour fermer une bonne fois pour toutes ce chapitre. « T’as même l’air d’avoir un plan déjà. » Une admiratrice ? Est-ce qu’il pensait à elle ? Pour rendre la revanche encore plus vicieuse ? C’était tellement tentant, beaucoup trop. Et clairement pas sympathique. Et encore moins du genre de Manny, ou le sien. « Tu le ferais ? Le pauvre, ça serait cruel quand même. » La plaisanterie serait agréable, mais le voir honteux après avoir découvert le pot aux roses… Kat se sentirait bien trop coupable. Des années après, c’était trop tard pour que la vengeance soit méritée. Pas vrai ? « Mais tentant. » Oh oui, et son sourire le confirmait. Le faire, ne pas le faire. Elle laisserait le soin à Manny de choisir la sentence de son bourreau.

« Avec plaisir ! Pour… faire un truc ensemble ! » Qu’elle sourit, de façon espiègle. Ah, Manny et l’art de rendre n’importe quelle idée presque... embarrassante ? Bon, à vrai dire, il n’avait sans doute pas trouvé d’activité à faire puisqu’il n’y avait pas grand-chose dans le coin. Mais se retrouver au bar ou pour une promenade pourrait être un bon début. Enfin, ils avaient le temps de se croiser mille fois d’ici l’été. Inutile de s’en faire.Puis elle lui retourna la question. Pas grand-chose. Comment ça, pas grand-chose ? Elle s’étonna de sa réaction lorsqu’elle entendit la suite. En pleine création d’un jeu vidéo, et il appelait ça pas grand-chose ? « C’est génial ! Tu penses en avoir pour longtemps encore ? Il faudra que tu me montres ça, quand il sera fini ! Par contre je te préviens, j’y connais rien en jeu vidéo... » finit-elle dans un sourire. Bien sûr, puisqu’elle ne s’y intéressait pas. Et que, il se trouvait que c’était l’une des raisons pour lesquelles elle ne se serait jamais vue avec Manny pour autre chose d’une amitié. Deux mondes totalement différents. Puis elle rit légèrement à ses remarques suivantes. Plus de pilosité faciale. Pas faux. Elle l’avait remarqué, en posant le regard sur lui. Mais ça ne l’aurait absolument pas empêché de le reconnaître, malgré sa mémoire des visages sélective. « Non, pas l’Inde ! Ton honneur est donc sauf, je n’ai aucun point de comparaison ! » Qu’elle rit, après avoir répondu à sa question. Ce n’était pas vraiment le coin où elle s’était arrêtée. « Je reviens du Costa Rica là. J’y étais pour une mission en liant avec l’environnement. Mais j’ai fait l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Haïti… Pour des missions aussi, parfois. Ou pour découvrir, me trouver des petits jobs ici et là. » Et raconter tout ça serait bien trop long, sauf si Manny avait la semaine suivante à lui dédier. Ça en faisait, des aventures à rattraper, avec lui qu’elle n’avait pas vu depuis un bon bout de temps. « Je suis pas allée en Asie, ça sera peut-être mon prochain arrêt si t’arrives à me convaincre ! » Ou si elle y trouvait un intérêt humanitaire, pourquoi pas.