A place to call ours

Casey & Nate (Chez Nate | 14 Février 2019)

Faire semblant d’avoir oublié la Saint Valentin. Excellente idée, Nate. Pourtant, c’était la seule qu’il avait eue pour lui faire la surprise d’une soirée dehors en amoureux. Un restaurant, une robe sur laquelle elle avait craqué en passant devant les boutiques mais n’osait acheter, et une dernière surprise qui le faisait déjà sourire. Parce qu’il savait exactement comme elle réagirait et la trouverait toujours aussi adorable. Bref. Il devait pour le moment faire l’homme idiot qui n’avait aucune idée de la date du jour et surtout de son importance pour son jeune couple. D’autant plus facile qu’ils étaient en plein déménagement avec les affaires et cartons de Casey qui envahissaient la maison. Un peu trop à son goût, mais il s’y ferait. Ce n’était qu’un cap à passer, ce bouleversement dans ses habitudes que Nate avait toujours du mal à appréhender. Par chance, sa motivation pour ne pas s’en agacer était à son paroxysme. Le brun était prêt à tout pour Casey, même à se laisser submerger dans son petit coin de paradis. Le sien, uniquement. Le leur, maintenant. Il lui faudrait du temps avant de ne pas se tromper, de dire chez nous, à s’habituer à ce nouvel équilibre. Ou plutôt à cet engagement qui le ferait paniquer un jour ou l’autre, très certainement. Mais pas aujourd’hui. Pas quand ils finalisaient le déménagement. Pas le jour de la Saint Valentin.

Les allers et retours avaient été nombreux, dans la semaine et aujourd’hui encore. Chez Grace. Chez la fameuse grand-mère qu’il rencontrerait dans plusieurs semaines, à son retour de voyage. Il avait hâte et pas hâte en même temps. Une oscillation subtile entre curiosité et appréhension. Et si elle ne l’appréciait pas ? Stop. Ce n’était pas le moment d’y penser. Ayant apporté les derniers cartons dans le salon, Nate finit par se laisser tomber dans le canapé. Juste à côté du café que Casey venait de poser sur la table basse avec son thé, bien mérités après tous ces efforts. Et encore, heureusement qu’elle n’avait pas dix mille meubles à transférer. C’est que le brun n’était pas habitué aux déménagements, voyez-vous. Toujours une excuse pour expliquer une faiblesse passagère. Et toujours un éclair de génie pour détourner l’attention et l’empêcher de lui faire une remarque qui blesserait son ego masculin. Prenant une gorgée de son café, il se releva et observa les quelques boîtes et cartons entrouverts par la jeune femme. Hors de question de mettre le nez dans ses affaires sans qu’elle ne l’invite. Il pouvait être indélicat mais connaissait ses limites. Pour le moment, en tout cas. « Bon alors, elle est où cette collection que je puisse l’admirer ? » s’amusa-t-il dans un large sourire. Depuis le temps qu’il en entendait parler, il avait hâte de poser les yeux sur cette cinquantaine de pingouins que la jeune femme gardait jalousement. Enfin pouvoir contempler cette collection qu’il avait agrandie il y avait des mois de cela en lui offrant ce collier qu’elle ne quittait presque plus. Et pouvoir rire d’elle en toute courtoisie. Pas de méchanceté. Juste de la bonne humeur et une pointe d’adoration pour cette femme qui ne cessait de le fasciner.

Jour de déménagement, elle ne pouvait qu'avoir le sourire aux lèvres. Certes, un déménagement, ce n'était jamais la chose la plus passionnante, mais elle commençait à avoir l'habitude depuis qu'elle s'était installée à Redwood Hills, c'était déjà son quatrième et elle espérait bien que ce soit le dernier, enfin sauf s'il se décidait un jour à changer de maison, mais ensemble. Ça ne serait pas pareil et s'il y avait autant de meubles à déménager, elle le convaincrait de prendre une société de déménagement si nécessaire… Enfin, aujourd'hui était un jour particulier, ils allaient enfin vivre ensemble pour de vrai, pas que c'était pour de faux avant, mais ça serait vraiment officiel. Elle était passée le matin même à la poste pour changer son adresse, grand changement ! Ça impliquerait également de nombreux coups de fil à diverses sociétés pour faire le changement également et ce genre de petits détails, pour une fois, la ravissait. Et puis c'était la St-Valentin, elle y avait vaguement pensé en se levant et puis avait complètement oubliée la chose, prise dans les cartons et l'emménagement qui arrivait enfin. Il commençait à y avoir des cartons partout, elle avait oublié avoir tant d'affaires. Heureusement qu'une fois rangée, cela devrait aller. Dans le fond, une grande partie des boîtes étaient des livres, sa grande passion. Et ça, ça serait vite rangé et ça ne prendrait pas tant de places que cela. Elle se demandait quand même si Nate ne se sentait pas soudain un peu envahi…

Heureusement qu'ils avaient un peu étalé le déménagement et que les premiers cartons avaient été transportés durant la semaine où ils y seraient encore. Mais là, c'était fini. Nate se laissa tomber dans le canapé et Casey s'installa à ses côtés. Un café pour lui, un thé pour elle, qu'elle avait préparé comme à son habitude. Une des choses qu'elle maîtrisait à tous les coups dans une cuisine. Au moins ça. Il se releva pourtant assez vite, son café à la main et lui demanda où était la collection de pingouins, qu'il puisse l'admirer. Elle pouffa de rire, il se moquerait aussi, elle le savait, mais ça n'avait pas vraiment d'importance vu que de toute façon ce serait bienveillant. Et dans le fond, il y avait de quoi se moquer un petit peu. Elle se leva à son tour et les mains sur les hanches, regarda les cartons qui envahissaient le salon. "Mmmh, faut chercher le carton avec un autocollant dessus… devine la forme de l'autocollant…" Et elle se mit à rire. Elle vint l'embrasser tendrement et puis soupira. "Bon au boulot ! Et tu peux fouiller les cartons, j'ai aucun cadavre caché dans tout ce joyeux bordel, ni de secrets." Il y avait des centaines de choses et vider les cartons, elle adorait parce que c'était une redécouverte de ce qu'on pouvait posséder, toujours des plus intéressant pour la jeune femme. Elle se mit à marcher entre les cartons. "Des livres, des livres, des livres, des classeurs de cours… oooh ça c'est les photos et albums…" Elle lui sourit, amusée, aucun doute qu'il trouverait de quoi rire là-dedans également. Et puis elle trouva le carton. Elle le souleva et le lui montra. "Tadaaaaa ! Les pingouins !" Portant le carton, elle vient le poser sur la table basse. Il y avait évidemment un grand nombre de peluches, une bonne trentaine, mais la majorité était de petites tailles et puis le reste ? C'était des petites figurines ravissantes, certaines un peu kitsch comme les deux qui étaient en verre. Il y avait également un mug et un bol pour ce qui était de la vaisselle. Et puis diverses petites choses. C'était sa petite fierté. "Mais le plus grand, il est resté dans ma chambre de petites filles chez ma Granny… vu qu'il fait près d'un mètre de haut, je me vois mal l'installer dans notre chambre…"

Est-ce que ça lui faisait peur ? Absolument pas. Finirait-il par paniquer, angoisser à l’idée de ne plus avoir une minute à lui ? De ne plus avoir son chez lui, sa grande garçonnière dans laquelle s’enfermer quand il avait besoin de se retrouver seul ? Oh que oui. Cela prendrait des jours, des semaines, peut-être même des mois. Mais ça finirait par lui tomber dessus, indubitablement. Et ce serait sans nul doute douloureux quand le moment arriverait. Il aurait l’impression d’étouffer. D’avoir fait une erreur ? Possible. Ça ne durerait pas, il le savait (il l’espérait) mais le coup de stress serait un moment difficile à passer. Tout cela dans l’espoir que Casey ne le prenne pas mal. Nate était juste un homme qui prenait vite peur face à l’engagement mais surtout aux risques de perdre le contrôle et de voir tout s’effondrer sous ses yeux sans qu’il ne puisse agir. Enfin, il n’en était pas encore là. Pour le moment, le déménagement était sur le point de prendre fin. La partie transfert des divers cartons et boîtes, en tout cas. Le professeur avait fini par prendre place dans le canapé aux côtés de Casey qui le rejoignit, profitant d’un peu de calme et du café qu’elle lui avait fait. Pourtant, il ne lambina pas et se releva rapidement pour rejoindre les boîtes. Et ne pas paraître fatigué, aussi. Une petite fierté qu’il voulait garder. Ridicule, bien sûr. Mais c’était Nate.

Cherchant la collection de pingouins de Casey avec grande curiosité, il l’interrogea pour ne pas avoir à fouiller. Le brun avait hâte de la découvrir et de se moquer gentiment de cette passion étrange de sa petite femme. Gentiment, mais sans modération. La jeune femme s’en doutait, comme elle savait qu’il n’y mettrait jamais aucune méchanceté. Ou s’il franchissait le pas un jour, elle aurait bien raison de l’envoyer balader. Il rit avec elle à sa remarque. Un autocollant en forme de pingouin. Incorrigible, cette Casey. Et c’était pour ça qu’il l’adorait. Encore plus quand elle venait auprès de lui pour l’embrasser tendrement. Il lui rendit son baiser avant de l’aider à parcourir les caisses. En toute retenue, tout de même, pour ne pas s’immiscer trop dans ses affaires. Des livres, encore des livres et toujours des livres. « Heureusement que toute une partie de ma bibliothèque est vide... » Qu’il sortit avec un large sourire. Il avait surtout rangé ses étagères et fait un léger tri pour ne pas s’encombrer de tout et n’importe en prévision de ce moment. La suite était cependant très intéressante… « Photos et albums ? Tu veux bien me mettre ça de côté pour plus tard ? » lui demanda-t-il tout à fait innocemment avant de laisser un sourire se dessiner sur son visage. Une bonne soirée serait dédiée à la découverte de ces clichés, pour sûr. Et avec Casey en témoin écarlate, de préférence. Pourtant, il n’eut pas le temps de poser le rendez-vous puisque la jeune femme tomba enfin sur le carton tant attendu. La collection de pingouins. Ils se rendirent tous les deux près de la table basse pour en découvrir les merveilles. Surtout Nate, impatient comme un gamin devant ses cadeaux de Noël. Aucune exagération, même s’il ne sautillait pas non plus sur place. Des peluches, beaucoup de peluches. Il sourit, bien entendu. Comment une femme de trente ans pouvait-elle en avoir autant ? C’était adorable, beaucoup trop adorable. « T’as même le bol, comme les enfants... » Qu’il s’étonna sans vraiment l’être. Puis il se mit à rire. Qu’est-ce qu’il pouvait être horrible quand il s’y mettait. Encore plus quand elle parla de la fierté de sa collection. Une énorme peluche malheureusement restée chez sa grand-mère. « Oh non, tu l’as laissé tout seul le pauvre ? Je suis sûr qu'il aurait adoré nous regarder dormir pourtant ! Ou faire autre chose... » Horrible, oui, exactement. Un vrai cauchemar quand il s’y mettait.

Casey serait bien restée une heure ou deux sur le canapé pour un brin de repos, elle devaient bien l'avouer. Mais ça ne dura pas, à peine une gorgée de café avalée que son homme était debout. Bon, ce n'était pas plus mal où elle n'allait absolument rien rangé aujourd'hui et par expérience, mieux valait vider les cartons rapidement où ils restaient complets des semaines et des semaines. Et ce n'était pas agréable de vivre dans les cartons, surtout qu'ils n'étaient pas toujours seuls, Joyce passait du temps régulièrement ici également. Joyce, Casey était encore étonnée à quel point tout allait bien avec cette petite. Elle avait eu peur de cette semaine avec Nate et sa fille, la petite avait été mise au courant et paf, on lui imposait une nouvelle personne chez son père. Enfin nouvelle… Casey connaissait déjà bien la gamine et le courant passait bien depuis le début. Mais une installation, ce n'était pas pareil, ça changeait une routine, les petites habitudes qu'elle avait prises avec son père au fil des mois. Revenant à l'instant présent, ne pouvant s'empêcher de sourire doucement en pensant à la fille de Nate, elle n'avait pu s'empêcher de pouffer de rire. Il voulait voir sa collection, évidemment. Elle n'en avait pas parlé si souvent, mais ça l'avait marqué, dés la première fois et dés la première fois, il s'était moqué un peu d'elle. Elle l'embrassa tendrement en passant près de lui et puis s'attaqua à cette tâche. En se promenant entre les caisses, cherchant sa collection, elle annonça la couleur pour les cartons dont elle passait à côté. Une majorité de livres, évidemment. Elle sourit largement à la remarque de son homme. "Et peut-être bien que je me ferais violence pour faire un tri, un peu…" Ce n'était clairement pas son point fort, enfin… elle n'avait pas énormément d'affaires si on enlevait les livres et les pingouins dans le fond, mais les livres, c'était son gros point faible et elle les avait quasiment tous lu, à part une toute petite part qu'elle n'avait pas encore eu le temps.

Le carton suivant allait intéresser Nate, elle en était sûre et elle ne se trompa pas. Les photos et albums de la jeune femme. Elle sourit quand il lui demanda de le mettre de côté pour plus tard. "Ils vont pas aller bien loin de toute façon… et toi alors, tu en as des albums ?" A vrai dire, elle se doutait un peu que le gros devait être chez sa mère à Detroit. Il était parti ans l'urgence, c'était improbable qu'il ait pris le temps d'aller récupérer ce genre de chose dans la maison familial. Sauf évidement, s'il les avait déjà. Mais connaissant Nate, ils étaient sûrement chez sa mère. Elle l'aida à sortir deux ou trois choses du carton, mais elle le laissa surtout découvrir sa collection. Elle y tenait à cette collection d'ailleurs, mais elle ne l'agrandissait plus dés qu'elle croisait un pingouin. Elle attendait de trouver quelque chose qui lui plaisait vraiment et heureusement où elle aurait fini avec une collection possédant des centaines de pièces. Elle s'indigna faussement à ce qu'il dit. Elle avait même le bol, comme les enfants. Et elle lui donna un léger coup d'épaule et fit mine de bouder, un instant. "C'est le bol spécial réconfort, surtout quand je suis malade et au fond du lit… avec le pyjama moche tout doux et chaud… comme ça, t'es prévenu ! Bon j'avoue que maintenant, si tu me soignes un peu, j'aurais peut-être pas besoin de tout ça…" Elle rit. Pour sa collection, elle savait bien que tout cela était un peu ridicule, elle était une femme de 30 ans avec des dizaines de peluches qu'elle comptait bien garder, elle était un peu enfantine. A croire qu'elle aimait que Nate se moque, elle parla de la plus grande pièce, un pingouin d'un mètre de hauteur environ, en peluche qui était toujours resté dans sa chambre d'enfants chez sa Granny. Enfin, il était resté là depuis son adolescence, avant, il était trimballé un peu partout avec elle. Elle sourit au début de sa remarque et puis ouvrit grand les yeux avant de finir écarlate et un petit peu, choquée, quand même. Elle secoua la tête. "J'ai bien fait de laisser ce pauvre pingouin où il était…" Elle lui donna un coup de poing léger dans l'épaule et sourit. Parce que c'était Nate, comment lui en vouloir ? Et ce genre de réaction ou commentaires étaient assez typiques de lui, il y a quelques mois, ça l'aurait certainement plus choquée, aujourd'hui, ça la choquait encore un petit peu, parce qu'elle était encore un peu prude et cela n'allait pas changer de sitôt, sûrement jamais même. Mais ça allait bien mieux. "Pervers !" Mais au lieu de le laisser rétorquer, elle passa les bras autour de son cou et le fit taire d'un baiser.

Traîner dans le canapé ? Hors de question. Il y avait du travail, encore, avec tous ces cartons éparpillés dans le salon. Et puis, Nate ne tenait pas à ce que Casey voit qu’il était totalement épuisé par l’effort. Petite fierté ridicule. Son café à la main, il s’était donc relevé et s’était lancé dans un parcours du combattant entre les diverses boîtes dans l’espoir d’y trouver ce qu’il cherchait. La collection de pingouins. Cette fameuse collection qui le faisait rire tout autant qu’elle l’attendrissait. Ce n’était pas banal de voir ce genre de passion chez une femme d’une trentaine d’années, mais c’était aussi ce qui faisait le charme de la blonde. Et ça lui donnait toujours le sourire. Un autocollant en forme de pingouins. Voilà ce qu’il lui fallait trouver. Mais il n’y avait que des livres, toujours des livres. Heureusement qu’il avait une grande bibliothèque avec toute une partie libre pour accueillir cette autre collection. « Je suis sûr qu’il y aura assez de place, t’inquiète pas pour ça. » Lui rendant son sourire, il ne voulait absolument pas qu’elle se sente obligée de se séparer de quelques affaires avant même d’avoir déballé le tout. D’autant qu’ils pourraient toujours ajouter des étagères si nécessaire. Ce qui devint immédiatement une meilleure idée que celle d’abandonner des livres, surtout pour une amoureuse des lettres comme elle. Ils ne s’attardèrent pas sur le sujet pour en trouver un autre bien plus intéressant. Des albums et photos, sans doute de Casey à travers tous les âges. Mieux qu’intéressant d’ailleurs, passionnant. Un sourire se dessina quand il lui demanda de les mettre de côté. Ils n’allaient pas aller loin, pas faux. Puis elle lui retourna la question. Et lui, alors ? D’un air faussement désolé pour elle, il secoua la tête. « Non, aucun. Ils sont tous à Détroit, malheureusement pour toi... » Et bien heureusement pour lui. Sortir les clichés d’enfance, ou pire, d’adolescence… Non merci. Surtout si c’était pour y voir son frère ou des amis perdus de vue depuis des années. Oh, il y avait bien quelques photos qui traînaient dans les maigres affaires apportées avec lui dans le Vermont, mais elles étaient cachées au fond de tiroirs. Ou de cartons. Il ne savait même plus. Enfin, il ne voulait plus le savoir.

Livres et photographies n’étaient cependant pas le sujet qui ferait leur journée. Les pingouins, si. Le professeur la suivit donc lorsqu’elle trouva le carton contenant les fameuses pièces et lui, bien sûr, ne put que sourire. Et se moquer. Elle avait le bol assorti, comme les enfants. Que c’était mignon. Forcément, il reçut un coup d’épaule, bien peu crédible si vous voulez mon avis, et se retrouva avec une Casey boudant faussement. Comment ne pas en rire davantage ? Souriant à sa remarque, il ne put s’empêcher d’en rajouter une couche. « Pyjama moche avec des pingouins, lui aussi ? » Nate avait hâte de faire le tour de sa garde-robe pour y trouver de telles pièces. Sans parler des autres types de vêtements qui l’avaient intéressé. Et pas forcément pour la raison qu’elle avait avancé l’autre fois. Quoique… Il décida donc de se laisser aller à la plaisanterie lorsqu’elle évoqua l’énorme pingouin qui n’aurait pas sa place dans leur chambre. Qu’est-ce qu’il pouvait être malicieux quand il s’y mettait. Et encore, il restait bien gentillet. Un sourire accroché au visage, il observa Casey se laisser surprendre et devenir écarlate. Pour changer. Encore un coup, toujours si peu crédible. Avait-elle conscience que ça ne le faisait que plus rire ? Fier de sa blague et de la réaction engendrée chez la jeune femme, il se dit qu’il pourrait aller encore plus loin lorsqu’elle le qualifia de pervers et se pendit à son cou pour l’embrasser. Baiser partagé, bien entendu. Et un peu plus passionné que les précédents. Lorsqu’il se détacha d’elle, il avait ce sourire espiègle, typique du Nate satisfait de lui-même et peut-être même sur le point de faire une blague tout aussi douteuse. Ou pire. « Mais tu l’adores ce pervers, non ? » Qu’il lui sortit avant d’atteindre son cou et de l’embrasser. Pas encore de remarque déplacée, étonnant. Peut-être parce qu’il n’osait pas gêner Casey jusqu’à atteindre ses limites ? Peut-être pas. Enlacés, il lui murmura à l’oreille de peur que sa plaisanterie prononcée à voix haute n’en soit que pire. « Mais t’as raison. Tu l’aurais réveillé sans cesse le pauvre en criant mon nom, il aurait été gêné. » Comme lui l’était un peu d’avoir osé lui dire ce genre de chose, sachant qu’elle serait choquée comme jamais et qu’il se prendrait sans nul doute, à nouveau, un léger coup bien mérité. Mais rien qui ne pourrait effacer ce sourire malicieux.

Pour les livres, il était convaincu que sa bibliothèque était suffisamment grande et puis sinon, de toute façon, il suffirait d’ajouter des étagères ou carrément une autre bibliothèque. Casey avait la manie, en plus, d’acheter au minimum une dizaines de livres par mois, et c’était un minimum. Elle y passait des heures, il le découvrait bien vite en vivant avec elle. Jusqu’à présent, ça lui était arrivé, mais pris encore dans la passion des premiers moments, ils ne s’étaient surtout pas quitté. En vivant ensemble, à plein temps, ça changerait sûrement un peu. Oh, elle n’avait pas peur que la passion s’éteigne, elle était bien trop ardente entre eux deux. Et puis, elle était aujourd’hui, bien plus portée sur les plaisirs de la chair qu’elle ne l’avait jamais été… Nate lui avait tant fait découvrir. Elle ne lui dirait certainement pas, il prendrait cet air de paon qu’il aimait tellement prendre… Oh oui, elle le connaissait son homme, fier et un peu trop imbu de lui-même par certains moments. Ça ne la dérangeait pas, surtout parce qu’il ne pensait jamais qu’à lui quand ils étaient ensembles, mais autant ne pas l’encourager dans tous ses travers. Les albums photos étaient dans un carton, bien rangé, elle devait lui les garder de côté, il n’y avait aucun risques qu’ils partent ailleurs de toute façon et elle savait bien qu’ils allaient, sans doute très bientôt, les feuilleter ensemble. Il se moquerait d’une partie de ses photos, mais elle aussi, il y avait des coupes de cheveux et des fringues absolument horribles dans ce genre d’albums, toujours. Mais lui, il eut l’air ravi de lui dire que non, il n’en avait aucun, tous à Detroit… elle s’en était doutée et puis les hommes avaient tendance à les laisser chez leurs parents ou leur mère, tandis que les femmes avaient plus tendance à les récupérer. Enfin c’était son ressenti sur ce sujet. Et puis Nate devait être ravi, surtout parce qu’il n’était pas en paix avec son passé, en conflit continu avec son frère qui devait y apparaître et sa relation avec sa mère avait été abîmée quand même. Pas évident dans ces circonstances à prendre plaisir à revisiter le passé.

Elle trouva finalement le carton qui les intéressait, enfin qui l’intéressait lui surtout. Elle savait bien qu’il avait envie d’en découvrir les dessous depuis plusieurs mois déjà, sûrement depuis qu’il avait appris l’existence de cette fameuse collection. Il se moquait d’ailleurs régulièrement d’elle à ce sujet mais ça n’avait pas vraiment d’importance, c’était toujours dans le jeu et très bon enfant. Un coup fut tout de même envoyé dans son épaule quand il se moqua de son bol, pour les enfants il avait dit. Elle lui avoua malgré tout qu’il allait avec un pyjama moche pour quand elle était malade, c’était son moyen à elle de se réconforter. Et puis souvent, elle avait été seule et être malade toute seule à la maison, ça n’avait jamais rien d’amusant. Elle fronça les sourcils et fit mine de le fusiller du regarde. "Non, il est très mignon en vrai et oui, y’a un pingouin sur le haut…" Bon, elle s’enfonçait et elle en était tout à fait consciente, mais ça ne la dérangeait pas. La seule pièce qui manquait à sa collection, c’était le fameux pingouin d’un mètre de haut qui était toujours resté chez sa grand-mère. Et la remarque de Nate la choqua un brin, même si elle commençait à s’habituer tranquillement à son esprit, très souvent déplacé. Elle le frappa une nouvelle fois et le traita de pervers. Et lui, tout ce qu’il trouva à faire ce fut d’entrer dans le jeu, évidemment… Elle l’aimait son pervers, non ? Elle ne répondit pas tandis qu’elle se laissait enlacer et embrasser dans le cou. Cet homme était infernal, elle soupira doucement entre ses bras. "Peut-être bien." Et puis il fit une autre remarque. Elle avait eu raison de ne pas le prendre, il aurait toujours été réveillé par elle qui criait le nom de Nate… Rougissante, elle ouvrit la bouche puis la referma et se mit à rire. Elle vint lui mordiller l’épaule et secoua la tête. "Je ne crie pas. Enfin presque jamais…" Ecarlate maintenant, elle l’avait tout de même dit, ce qui aurait été impensable il y a quelques semaines… Nate lui faisait prendre confiance pour tout ce qui était lié à la chair… elle osait plus, que ce soit entre les draps avec lui, ou en paroles. Bon, elle ne prendrait certainement jamais assez confiance pour ne plus rougir, mais bon. Pour l’embêter, elle glissa une de ses mains sous son t-shirt pour la glisser sur son ventre et jusqu’à son dos et se blottir contre lui. "Tu es intenable !" Elle secoua la tête en riant. "Mais tu m’as étonné… j’aurais pensé que tu foncerais sur le carton de lingerie…" Elle pouffa de rire, tellement pas dans ses habitudes non plus de l’encourager sur ce terrain…

Concernant les livres, aucun problème. Ils trouveraient une solution pour que tout loge, il faudrait. Par contre, concernant les photographies… Nate comptait bien les garder auprès de lui pour se faire une soirée retour dans le passé et se moquer gentiment de l’apparence de la jeune femme à travers les années. Décidément, il avait tendance à apprécier se moquer d’elle très souvent. Trop souvent ? Bref. Idée à cogiter, mais plus tard. Malheureusement, il ne pouvait pas lui rendre la pareille, et ce n’était pour une fois pas de la mauvaise foi. Non. Il n’avait pas d’albums. Tout était resté à Détroit. Quel intérêt à vouloir se remémorer ce qu’il fuyait ? Oh, il y avait bien des clichés datant de la naissance de sa fille et de l’année suivant. Mais… trop difficile. Trop personnel encore. Étrange, de penser cela, alors qu’il emménageait avec Casey. Mais ça lui paraissait être encore un souvenir trop intime pour laisser la jeune femme se l’approprier. Et encore moins s’en amuser. Ce fut donc avec soulagement qu’il vit la blonde retrouver la boîte qu’il cherchait tant : les pingouins. Cette fameuse collection qui le faisait toujours autant rire. Et cette journée ne dérogea pas à la règle. A peine commençait-elle à sortir les premiers objets qu’il afficha un large sourire. Puis se moqua gentiment du bol. L’explication qui suivit n’arrangea rien pour la jeune femme qui en rajouta une couche en parlant de son pyjama. Avec un pingouin, bien sûr. Il arbora alors sur son visage une expression de victoire et satisfaction. Il avait raison, comme souvent. Mais il n’alla pas plus loin, pour ne pas paraître plus arrogant qu’il ne l’était déjà, et surtout inspiré par ses révélations. Ce serait le moment parfait de tester ses limites pour voir quelles plaisanteries douteuses elle était capable d’encaisser sans mourir d’embarras.

Comme attendu, il se prit un léger coup en sous-entendant que le pingouin géant n’aimerait sans doute pas être témoin de ce qu’il se passait dans leur chambre. Casey choquée, c’était tout ce qu’il adorait. Et dire que cette expression la rendait encore plus désirable ne serait pas un euphémisme pour le professeur. Mais il n’en avait pas terminé avec elle. Il plaisanta sur le qualificatif qu’elle lui attribua. Pervers. Hum… peut-être un peu. Beaucoup. Passionnément. Jusqu’à la folie parfois. Ce n’était pas comme si elle ignorait son côté extrêmement sensuel, charnel qu’il ne pouvait que rarement contenir. Et, franchement, elle n’était pas si mal de son côté non plus. Peut-être bien qu’elle l’aimait ce pervers. Mais oui, tout le monde croyait à ce faux suspense Casey… Il l’embrassa dans le cou avant de faire une nouvelle remarque. Bien moins délicate que la précédente. L’amant voulait la bousculer, la choquer et la rendre encore plus attirante. Pas manqué. Elle devint encore plus rouge, si cela était encore possible, et fut littéralement abasourdie. Oui, il osait évoquer leur intimité hors des draps. Elle devrait s’y habituer, lui qui était souvent dans la provocation pour ce genre de choses. Comment ça, elle ne criait jamais ? Oh, pauvre Casey qui cherchait sans le vouloir à ce qu’il continue sur sa lancée d’indélicatesse. « Il faudra remédier à ça plus tard alors si tu trouves que tu cries pas assez... » D’une lourdeur affligeante. Mais il avait envie de jouer avec elle et elle rendait les choses si faciles. Et Dieu que c’était vivifiant de parler librement de ça en sa compagnie, lui qui n’avait aucune gêne pour tout ce qui entourait la sensualité. Ça le changeait de la petite Casey ingénue qu’il avait rencontré il y a des années et qu’il avait dû presque convaincre de se laisser aller à l’ivresse des sens sans trop de réserve. Puis la jeune femme glissa ses mains sous son t-shirt et contre lui avant de se blottir contre lui. Et elle osait dire que, lui, était intenable ? Il parut faussement insulté. « C’est moi l’intenable alors que tu es en train de me peloter ? » Toujours à trouver un moyen de tourner la situation à son avantage. Un sourire joueur se fit rapidement une place sur son visage, encore plus lorsque la jeune femme renchérit. « Qui te dit que j’ai pas jeté un œil en chargeant la boîte quand t’étais occupée à autre chose ? » A vrai dire, il ne l’avait pas fait. Mais, soyons honnêtes, il finirait bien par faire le curieux un jour ou l’autre. Bref. Trêve de plaisanteries, ils avaient des cartons à dégager et rapidement s’il ne voulait pas qu’ils se retrouvent en retard pour la suite du programme. « Tu veux que je déballe les livres pendant que tu t’occupes du reste ? » Le reste qui pouvait être plus personnel. Tout le paradoxe d’un Nate capable de plaisanter sur leur intimité mais voulant lui laisser son jardin secret.

Elle avait hâte de lui montrer ses albums photos à vrai dire, elle aimait bien se replonger dans le passé et remonter le temps pour revoir passer sous ses yeux, les années. Elle-même se moquait volontiers de certaines photos où elle avait l'air ridicule d'ailleurs. Bien sûr avec les gentilles moqueries de Nate, elle finirait certainement par rougir, mais tant pis. À une période, ça la gênait beaucoup de toujours rougir sans jamais pouvoir se contrôler, ce qui impliquait que ses émotions étaient en général tout à fait lisibles. Aujourd'hui, elle avait accepté cette part d'elle-même et puis elle savait à quel point Nate adorait la voir rougir, il le lui avait dit, souvent, alors qu'il ôtait ses mains qui tentaient de dissimuler les rougeurs. Les pingouins arrivèrent ensuite, évidemment. Elle lui en avait parlé régulièrement, il avait souvent plaisanté sur le sujet. Mais elle savait que ses moqueries étaient gentilles, il lui avait offert le clou de sa collection, ce collier qu'elle ne quittait plus. D'ailleurs, si elle ne le portait pas pour le choix d'un autre bijou, elle l'avait toujours sur elle quand même. Pour elle, il s'apparentait à un symbole et puis en plus, elle le trouvait magnifique évidemment. Bien sûr, quand elle avoua que son pyjama tout doux de malade avait un pingouin, il était tout fier de l'avoir deviné… et elle leva les yeux au ciel, amusée par son homme qui faisait l'idiot. Elle fut quelque peu choquée de ce qu'il insinuait sur le fameux pingouin géant en peluche qu'elle possédait, un peu du moins, le rouge sur ses joues en témoignait volontiers. Et bien sûr, il ne pouvait s'arrêter en si bon chemin après qu'elle l'ait traité de pervers. L'aimait-elle ce pervers ? Cela ne faisait aucun doute et son côté très charnel faisait entièrement partie de lui, elle l'avait accepté depuis bien longtemps et le devenait également… elle ne pouvait se passer de lui et ça, elle ne pourrait jamais le lui cacher, même si elle l'avait voulu. Déjà, il y avait son incapacité presque totale à mentir et puis comment lui cacher les réactions qu'elle avait ? Impossible. Il décelait chaque frisson, chaque tremblement, chaque petite rougeur et il s'en délectait, elle le savait pertinemment. Il avait un pouvoir énorme sur elle et elle avait ce même pouvoir sur lui… elle savait pouvoir réveiller son désir d'un geste ou d'une parole… et c'était grisant, il fallait bien qu'elle se l'avoue.

Un baiser dans le cou et voilà une remarque qui arrivait. Parlant de ses cris qui auraient réveillé la peluche… quel goujat ! Mais elle en sourit, malgré les rougeurs vives qui étaient apparues. Elle ne criait pas non, enfin pas souvent. Certes, elle n'était pas parfaitement silencieuse… impossible avec cet homme passionné. Bien sûr, elle était tout à fait consciente de le chercher un peu. Il y a quelques mois, elle aurait changé de sujet, trop gênée pour en parler. Aujourd'hui, les choses étaient bien différentes. Elle glissa d'ailleurs ses mains sous son t-shirt, sur sa peau et glissa de son ventre à son dos en se blotissant entre ses bras. Elle pouffa de rire à sa remarque. Le peloter… quel terme digne des adolescents qu'ils redevenaient parfois quand ils étaient ensemble… "Tu es intenable !" Elle lui fit part d'une chose qui l'avait étonnée, enfin, ce n'était même pas tout à fait vrai, mais elle avait plaisir à entrer dans ce jeu. Comment se faisait-il qu'il n'avait pas foncé sur sa lingerie… elle secoua la tête quand il fit remarquer qu'il aurait pu y jeter un œil alors qu'elle s'occupait d'autres choses. "Nope, impossible !" Et son assurance était totale, il lui aurait fait des commentaires s'il l'avait passé en revue. Parce qu'il n'y avait pas que de la dentelle et des choses sexy, comme elle portait quand elle venait ici, enfin presque toujours… elle s'arrangeait pour avoir quelque chose de jolis, sachant très bien qu'ils finiraient entrelacés dans les draps du grand lit de son homme et ce, pour son plus grand plaisir d'ailleurs. Elle n'ajouta rien, juste un sourire amusé et un brin mystérieux. Ça lui donnerait sans doute envie de le fouiller ce carton, mais bon. Ce n'était pas quelque chose qui la dérangerait. Gênerait ? Oui, par contre, ça, il y avait des chances.

Il proposa de commencer à vider des cartons, elle hocha la tête à sa proposition. "Parfait. Je vais commencer par m'occuper des vêtements qui rentrent déjà dans l'armoire, histoire de dégager un peu la chambre…" Le reste serait rangé dans les deux valises qu'elle possédait et puis mis dans un coin, le temps qu'ils aient le temps de décider et faire ou faire faire les quelques modifications du dressing de Nate et peut-être même l'agrandir un peu. Nate possédait pas mal de fringues à vrai dire, cela l'étonnait toujours un peu. "J'ai moins de vêtements que toi… ça devrait aller vite…" Un léger rire et elle lui tira la langue. Petite moquerie bien méritée d'ailleurs, mais légère, ça l'amusait. Et puis ça lui permettait de porter ses fringues quand elle traînait à la maison, ça lui arrivait très régulièrement de porter l'une de ses chemises… bien trop grandes pour elle. Les mains sur les hanches, elle observa le chantier. "On arrivera pas à finir aujourd'hui, mais je pense qu'on peut déjà bien déblayer ! Je m'attaquerais au salon une fois les vêtements réglés." Elle déposa un baiser sur ses lèvres et puis se lança. Elle termina avant lui les vêtements, mais c'était normal il y avait vraiment beaucoup de livres… et puis elle se lança dans le déballage de ce qui resterait dans le coin pour le moment. Son chevalet et puis de nombreux petits cadres avec ses dessins ou des photographies. Il y avait également sa collection de carnet qu'elle emplissait depuis des années maintenant. Il y en avait une trentaine qui courrait sur une période de près de 15 ans. Et il lui en manquait, au fil des ans, elle en avait perdu certains. Elle les entassa dans un coin du petit bureau qu'il avait mis provisoirement ici, dans le salon. Elle mit de côté une ou deux choses qu'elle espérait voir au mur bientôt et une ou deux choses qui devraient plaire à la fille de Nate.

La collection de pingouins était enfin sous ses yeux. Depuis le temps qu’il en avait découvert l’existence… Il n’était absolument pas déçu ! Peluches, bibelots en tout genre et ce bol qui finit par attirer son attention. Un bol, comme ceux des enfants qui s’en amusaient chaque matin lorsqu’ils prenaient leur dose de lait et de céréales pour la journée. Exactement ce même type de bol qui composait la collection de la jeune femme. Une trentenaire, au cas où vous auriez oublié. Alors Nate ne s’était pas privé de rire et de se moquer d’elle. Une habitude qu’il ne retenait plus, parce qu’elle avait appris qu’il ne le faisait jamais par méchanceté. Uniquement pas amusement. Et il fallait bien avouer qu’il adorait la voir s’offusquer de ses remarques, essayer de l’atteindre avec un coup toujours si mignon et absolument pas douloureux, ou mieux encore, lui tirer la langue pour lui prouver encore plus cet esprit enfantin. Cette candeur qui faisait chavirer son coeur sans surprise. Ou qui réveillait des envies peu chastes qu’il ne cachait jamais. Pourtant, cette fois-ci, il n’avait qu’une envie : jouer. Comme un gamin. Casey était l’une des rares qui réussissait à faire ressortir cette facette, à lui faire oublier totalement l’adulte responsable (ou irresponsable sur certains aspects) qu’il était, oublier ses préoccupations toujours trop sombres. Un passé qui le gênait encore parfois, surtout maintenant qu’elle savait, une histoire d’ex compliquée. Rien de tout ça dans son esprit. Exclusivement son envie d’insouciance et le plaisir d’avoir une proie si facile à chasser dans sa propre maison. Le brun se mit donc à faire ce qu’il savait le mieux, la choquer pour la voir rougir violemment et lui faire remporter la partie. Évoquer leurs nuits ensemble était toujours synonyme de réussite, mais il voulait s’aventurer plus loin que les autres fois. Évoquer, d’accord. Entrer dans les détails, encore mieux.

La blonde semblait bien trop à l’aise à lui rétorquer qu’il n’était qu’un pervers. Bien trop à l’aise. Eh bien, si elle voulait qu’ils se comporte comme tel, elle serait servi. Il continua donc sur le peu de discrétion dont elle pouvait faire preuve lorsqu’ils étaient enlacés. En se flattant au passage, subtilement. Passage obligé avec lui. Et il ne fut pas déçu de sa réaction. Ses joues s’enflammèrent davantage. Petit problème cependant. Pour se défendre, elle affirmait ne pas être si bruyante. Mince, l’ego de Nate en prenait un coup même s’il ne laissa rien paraître. Tant pis, il ferait en sorte de lui donner tort dès la première occasion. C’est alors qu’elle passa ses mains sous son t-shirt, il en profita pour lui renvoyer sa remarque en l’accusant de le peloter. Ridicule, mais Nate adorait ce genre d’amusement adolescent. Il était intenable. Encore ? Un sourire malicieux, à nouveau. « Tu te répètes ma pauvre... » Et il n’allait pas manquer cette occasion de la taquiner encore plus. Toujours une corde à son arc, toujours. « Je sais que mon corps te rend folle mais... il va falloir vous reprendre jeune femme. Je ne vous laisserai pas jouer avec moi aussi facilement ! » Qu’il plaisanta avec son air faussement supérieur. Faussement, vraiment ? Bref. Elle n’était pas au bout de ses peines. La pauvre, en effet. Pourtant, elle en jouait aussi fortement en le taquinant avec sa lingerie. Il n’avait pas fouillé pour la trouver, pas en encore c’était vrai. Mais comment pouvait-elle le savoir ? « Comment ça impossible ? J’ai pu le faire quand tu regardais ailleurs... » Il paraissait détaché, amusé, mais était en vérité très curieux de ce ton catégorique. Comme si elle savait quelque chose que lui ignorait, et ça, il le détestait plus que tout. Ça l’intriguait, mais ça lui déplaisait aussi. Oh, la complexité de Nate, elle finirait peut-être pas la décrypter un jour.

Ce fut peut-être pour cette raison qu’il décida de changer de sujet et de ne plus retarder le rangement des cartons. Pour la soirée qu’il avait préparée, aussi. Une première Saint Valentin, ça ne se ratait pas. Même si ce n’était absolument pas son genre de fêter ce genre de journée. Enfin, il le faisait pour Casey. Ça suffisait pour la rendre exceptionnelle. Elle accepta le plan. Il rangeait les livres, elle s’occupait du reste. De ses vêtements. Oh oui, elle en avait moins que lui. Il fallait dire qu’il accumulait divers pulls, chemises et costumes. Et les costumes prenaient une place monumentale dans son dressing. La réaction de la jeune femme lui arracha un nouveau sourire. Attendri ? Amusé ? Un peu de tout. Puis il secoua la tête lorsqu’elle lui tira la langue. Elle n’était pas possible. Toujours cette Casey si adorable. Adorable, un qualificatif qui lui allait si bien. Il l’adorait cette femme, littéralement. « On va remplir ta partie, tu verras. » Elle verrait même plus tôt qu’elle ne pouvait l’imaginer avec cette robe qui attendait dans la chambre de sa fille pour qu’elle ne tombe pas dessus par hasard. Elle verrait, et ne serait pas déçue. Il espérait, en tout cas. Ils se lancèrent dans leur ouvrage après s’être embrassé. Lui dans son bureau, pour les livres et la bibliothèque. Elle, dans la chambre puis le salon. Séparés, pour être plus efficaces et être fin prêts pour la soirée qui les attendait. Soirée dont elle n’avait pas encore pris connaissance. Une surprise. Une belle, qu’il espérait encore.

Il en avait pris, du temps, pour sortir tous les livres et les placer sur les étagères. Mais il ne s’était pas attendu à moins avec cette jeune femme mordue de littérature. Sans vraiment les classer, ils étaient enfin tous empilés pour attendre l’avis de Casey sur le tri ou l’organisation. Et puis, avoue-le Nate, il n’avait plus qu’une idée en tête. La soirée. Il s’éclipsa donc du bureau une fois les cartons vides et passa dans le salon. Elle était sur le point de terminer à son tour. Parfait. Il s’approcha donc d’elle pour l’enlacer et déposer ses lèvres sur son cou. « J’ai une surprise pour toi, pour fêter ton emménagement officiel... » Ou pour la Saint Valentin, mais il ne voulait pas qu’elle se doute de la supercherie. « Ferme les yeux, je reviens. » Et promis, il ne lui ferait pas de mauvaise surprise, elle pouvait lui faire confiance sur ce coup-là. Un détour rapide par la chambre de sa fille qui avait fait office de cachette idéale pour les fleurs achetées le matin même lorsqu’elle dormait encore. Et pour le sac contenant la robe et un petit autre chose. En revoyant le bouquet, il se dit qu’il y était tout de même allé fort. Oh, Casey était habitué à le voir faire les choses dans les extrêmes. Elle ne serait pas surprise. Les cadeaux en main, il reprit le chemin du salon en s’assurant qu’elle fermait bien les yeux. « Tu joues le jeu j’espère ! » Parce que, clairement, il serait déçu si sa longue attente n’était pas récompensée. S’approchant à nouveau d’elle, il constata qu’elle n’essayait pas de tricher. Parfait. C’était parfait. Et totalement ridicule. Coup de stress. Tant pis, c’était trop tard à présent. « Tu peux regarder maintenant. » Et il avait hâte de lire la surprise dans ses yeux. Un sourire timide aux lèvres, il lui donna l’énorme bouquet et expliqua son choix. « Cent roses pour les cent jours qu’on a passés ensemble. » Oui, il avait compté. Manque de chance, ça ne tombait pas juste. Ce n’était pas cent, mais cent deux. D’où la suite, même si elle était prévue de toute façon. Il lui tendit le sac contenant la robe coup de coeur qu’elle n’avait pas osé essayer à cause de son prix. Mais Nate avait remarqué son regard devant la vitrine et n’avait pas oublié. Et puis il y avait, dans ce cas, une autre attention qu’elle n’imaginait sans doute pas. Toujours ce même sourire, un peu espiègle cette fois-ci. « Et deux surprises pour compléter les cent deux jours. » Il se sentait totalement ridicule, mais il le faisait du fond du coeur. Nate, un romantique dans l’âme ? Absolument pas. Follement amoureux de Casey ? Absolument. Il l’embrassa tendrement avant de reprendre et d’admirer enfin ses réactions. « Tu pensais quand même pas que j’avais oublié la Saint Valentin ? » Qu’il lui sortit le sourire aux lèvres, trouvant en cette plaisanterie une échappatoire à la gêne et l’impatience qui le gagnaient.

Elle adorait ses moments un peu fous qu'ils passaient ensemble. Un vrai jeu s'installait de temps à autre entre eux et elle aimait retrouver chez lui cette innocence chez lui. Enfin innocence était un grand mot, mais il retrouvait un peu de son esprit d'enfants et c'était quelque chose à garder selon Casey, quelque chose de vital à garder. La vie était suffisamment sérieuse pour qu'on ne la prenne pas toujours trop au sérieux. Les petites moqueries gentilles de Nate, elle s'y était habituée et elle ne la dérangeait vraiment pas du tout, tant qu'il n'y avait pas de méchanceté derrière, elle riait avec lui, même si elle se sentait un peu obligée de rétorquer souvent, presque toujours et le bouder un peu de temps à autre. Elle n'était de toute façon aucunement crédible et Nate en jouait encore plus en règle générale. Bien sûr, le bougre arriva à ses fins en la faisant rougir autant que cela était possible. Et pourtant… pourtant, elle ne cachait plus ses joues, elle ne se cachait plus non plus. Elle rougissait encore, ce qui resterait certainement jusqu'au bout, mais elle lui répondait et tentait même de jouer un peu, tout en sachant qu'il y avait peu de chance qu'elle gagne, du moins pas aux yeux de Nate. Sur ce point, ils avaient parfois un avis opposé. Lui pensait avoir gagné et elle pensait de même. Mais il fallait avouer que souvent, gagnant ou perdant n'avait pas vraiment de sens, tout le monde gagnait dans leur petite guerre, c'en était la beauté.

Casey n'avait jamais été du genre à hurler à la lune et elle n'avait pas commencé avec Nate. Certes, elle était loin d'être silencieuse et elle en était consciente, mais il exagérait, évidemment. Oh, elle était sûre maintenant qu'il tenterait de discréditer ce qu'elle venait de dire à la première occasion, certainement cette nuit et rien que cette idée… la fit frissonner délicieusement. Elle se sentait si bien avec lui, si à l'aise, c'était une première pour elle et clairement, elle ne risquait pas de s'en lasser. Cet homme, bien que prévisible par certains côtés, ne cessaient de l'étonner. Évidemment, quand elle passa ses mains sous son t-shirt, tentative pour le déstabiliser un peu, il tourna la situation à son avantage… elle rit quand il lui annonça qu'elle se répétait, c'était vrai, mais tant pis, il l'était, intenable. Elle secoua la tête à la suite. En l'appelant jeune femme et en lui intimant de se contrôler, il prenait ses airs supérieurs de professeur et elle devait bien avouer qu'elle aimait bien… il savait plutôt bien doser, enfin en général. Elle en rajouta une couche, évidemment, sur le carton contenant sa lingerie, lui affirmait qu'il aurait pu fouiller le carton alors qu'elle faisait autre chose. Oui, c'était possible, mais non, il ne l'avait pas fait, elle le savait. Pourquoi ? Simplement parce qu'il n'aurait pas pu résister à se moquer d'elle… aussi simple que cela. Il semblait perturbé et réassura qu'il aurait pu le faire. Elle lui sourit et caressa sa joue. "Oh oui, tu aurais pu, mais non, tu l'as pas fait." Elle rit. "Et tu sais comment je le sais ? Tu aurais pas pu t'empêcher de te moquer… il n'y a pas que la lingerie dans ce carton, mais mes pyjamas aussi…" Elle posa un baiser sur ses lèvres et puis il changea de sujet.

Il fallait s'y mettre s'ils voulaient avancer, il n'avait pas tort, elle accepta son plan, évidemment, c'était le plus logique. Alors elle le laissa filer dans son bureau-bibliothèque pour déballer une partie des livres et elle fila dans la chambre pour ranger une partie de ses vêtements. Il n'y avait pas assez d'espace de penderie, elle laissera donc une partie de ses robes soigneusement pliée dans la valise qu'elle garderait pleine. Avant de filer, elle lui avait souri et fait un clin d'œil. Bien sûr, qu'ils rempliraient sa partie, enfin elle la remplirait. Ne sachant absolument pas qu'il comptait bien lui offrir un vêtement aujourd'hui. Quand il vint la rejoindre, elle arrivait au bout de sa part. Ses vêtements étaient rangé et puis tout ce qui composait son atelier également. Le bureau était encore un peu fouillis, mais ce serait vite fait quand elle devrait le ranger. Ils avaient acheté la veille quelques étagères à fixer au mur, Casey s'en occuperait vu que son homme n'était pas vraiment expert en travaux manuel.

Elle l'entendit arriver et le laissa l'enlacer et poser ses lèvres sur sa gorge dénudée. Fermant les yeux pour profiter de ce petit moment de quiétude. Il annonça ensuite avoir une surprise pour elle, pour fêter son emménagement. Rouvrant les yeux, elle se tourna donc toute émerveillée par l'attention. Elle obéit docilement quand il lui demanda de fermer les yeux et son impatience se voyait sur son visage. Il revint assez vite heureusement d'ailleurs. "Toujours !" Elle adorait les surprises et se laissait surprendre avec un grand plaisir. Elle fut ravie de pouvoir ouvrir les yeux et ceux-ci s'agrandirent de surprise. Il tenait en main un bouquet absolument gigantesque de magnifique rose rouge. Elle le saisit et planta son nez dedans, comme certainement toutes les femmes à qui on offrait des fleurs. Elle prit une longue inspiration et elle souriait, largement, heureuse même s'il avait un peu abusé sur le nombre de rose, mais c'était Nate… Il aimait la grandeur. L'exagération. Cent rose. Pour les cent jours qu'ils avaient passé ensemble. Posant une main sur son cœur, elle fut extrêmement touchée qu'il ait compté, qu'il ait pensé à ce cadeaux… Trouvant qu'un bouquet de cette taille était suffisant pour un cadeau, elle ne fit pas attention au sac qu'il tenait en main avant qu'il ne le lui tende. "Oooh, encore… je suis gâtée…" Oh ça, elle l'était toujours. Posant délicatement le bouquet sur le bureau pour qu'il tienne et ne tombe pas, elle récupéra le sac et l'ouvrit après un baiser. La St-Valentin, elle avait presque oublié. Enfin, elle y avait pensé il y a quelques temps déjà et puis ce matin en se levant, mais ça lui était vite sorti de l'esprit avec tout ce qui était prévu pour la journée. Il y avait deux paquets emballés. Sortant le premier, elle s'installa sur la chaise du bureau pour ouvrir l'emballage et ses yeux s'illuminèrent en reconnaissant le tissu. "Oh mon dieu… tu as pas osé ?" Mais le sourire éclairait largement son visage. Oui, il avait osé. Cette petite robe qu'elle avait repérée dans une boutique mais bien trop chère pour qu'elle se permette d'entrer dans le magasin pour l'essayer… et la voilà entre ses mains. Déposant délicatement la robe sur le dossier de la chaise, elle se redressa et sauta dans les bras de son homme en l'embrassant. "Merci ! Et pour une fois, je te dirais pas que t'aurais pas dû… j'adore, vraiment." S'éloignant à nouveau, elle sortit le deuxième paquet et puis eu une illumination. "Bouge pas !" Elle fila un peu plus loin au salon et ouvrit précipitamment un carton, elle fouilla un court instant avant de trouver ce qu'elle cherchait. Retournant vers son homme, elle posa ses lèvres sur les siennes. "Joyeuse St-Valentin à toi…" C'était quelque chose de tout simple, surtout en comparaison des cadeaux qu'elle venait de recevoir, mais elle espérait simplement que cela lui plairait. C'était un portrait de lui et de sa fille riant aux éclats, Casey quand elle le regardait avait l'impression d'entendre le rire de Joyce accompagné de celui de son père… prenant le cadeau entre ses mains. "Chacun son tour ou en même temps ?" Elle lui sourit. Cet homme était absolument incroyable, elle l'aimait avec ses failles, avec ses extrêmes, avec l'amour dont il avait besoin et avec l'amour inconditionnel qu'il lui offrait. Elle lui tenait la main, attendant son verdict. Elle avait hâte de savoir ce que lui réservait cette dernière surprise d'ailleurs. Toujours curieuse…